Entre Marrakech et Essaouira
Depuis quelques années, je me rends régulièrement au Maroc, généralement en mars ou en novembre, une façon de sortir plus vite des frimas de l’hiver ou de les retarder.
Depuis le début de l’année, My Art Gallery représente mon travail au Maroc, sur le golf de Samanah à Marrakech et ils ont eu la bonne idée de m’inviter à ratisser un bunker pendant un tournoi où quelques uns de leurs artistes présentaient leur travail de façon originale.
Des murs en terre à la terre battue
Comme à chaque fois que je me rends au Maroc, je m’arrête quelques jours à Villa Janna , cet incroyable eco lodge entièrement réalisé en terre crue, à l’écart dans la palmeraie de Marrakech. J’y réalise des gravures sur leur murs ou des dessins et avais 2 alcôves dans le bar à terminer que j’avais commencé en novembre dernier.
Ce lieu est un vrai havre de paix parfait pour se reposer avec de nombreux projets à venir, principalement pour les groupes.
Un râteau à la place du club!
Après Villa Janna, direction le golf de Samanah, réputé pour être un des meilleurs de Marrakech (qui en compte 14!!)
Les galeristes avaient disposé quelques artistes à différents endroits pour des arrêts artistiques nous permettant de présenter notre travail. Une peintre qui proposait un tableau participatif vendu aux enchères lors de la remise des prix le soir, pour une belle somme qui a été versée à une association aidant les enfants des rues, un dessinateur qui croquait les joueurs et moi qui ratissais un grand bunker avec quelques photos exposées sur chevalets.
Il aura d’abord fallu arroser la terre assez dure à cet endroit, contrairement à d’autre bunker de sable mou et le travail fut assez physique. Malheureusement, une petite tempête en fin d’après midi m’empêchera de terminer et de prendre des images aériennes qui auraient mieux rendu compte du travail mais j’étais ravi d’essayer un nouveau terrain de jeu.
Le tournoi fut quand même une réussite avec une somme importante récoltée et remise à cette association grâce aux inscriptions et aux ventes aux enchères. Merci aux galeristes pour ce beau geste.
Les plages, mes pages.
Équipé d’une voiture que m’ont aimablement prêté mes galeristes et qui me permettra une liberté d’action très appréciable, j’ai rallié Essaouira, chez mon ami Pascal qui gère Triskala, un des meilleurs restaurants de la ville. Dans un cadre chaleureux et atypique en plein coeur de la médina, vous mangerez une cuisine marocaine inventive, végétarienne, poissons et crustacés issue d’une magnifique ferme en permaculture proche de la ville et de la pêche locale.
Pendant 4 jours, j’explorai les plages alentours, à 1h à la ronde d’après les conseils de Pascal.
1ère étape: les cascades de Sidi M’Bareck dont l’oued se déverse dans l’océan.
Malheureusement il n’a que très peu plu cet hiver et les champs de blé qui bordent la route ne sont pas aussi éclatants qu’à l’habitude mais la route reste tout de même très agréable, bordée d’arganiers dont quelques uns sont ornés de chèvres perchées, et le vert (pâle) du blé qui contraste quand même avec la terre ocre voire rouge foncé un peu plus au sud.
Ce petit oued crée une sorte de petit oasis au milieu d’une végétation aride, de dunes de sable et l’endroit est agréable et beau, malgré ces déchets plastique que l’on retrouve un peu partout et encore plus dans les cours d’eau qui les charrient.
Les plages sont immenses et à pertes de vue et j’ai pu trouver, à l’embouchure du oued, quelques falaises qui me permirent de faire mes photos.
Le lendemain, je pris la direction opposée, vers le nord jusquà Moulay Bouzerktoun, un spot connu des windsurfers du monde entier pour ses vagues puissantes et son vent soutenu. Heureusement pour moi ce jour là, il n’y avait que très peu des deux..mais la météo capricieuse m’obligea à m’abriter le temps que la pluie cesse…sauf que la marée ne m’attendait pas. J’ai pu trouver une accalmie pour réaliser rapidement une nouvelle fresque, sous une belle lumière et un vol de flamands roses!
Avant d’arriver au Maroc, Pascal m’avait promis de m’emmener sur la plage d’Iftane, j’avais vu passer quelques photos et le lieu me semblait grandiose.
Je ne fus pas déçu…probablement une des plus belles plages que j’ai pu voir au Maroc à ce jour.
Elle n’est pas accessible à tout le monde (et c’est ce qui fait qu’elle est encore assez vierge et protégée), il faut emprunter 12km de piste en 4×4 sans se perdre lors des embranchements mais une fois arrivé, il n’y a quasiment que vous et quelques pêcheurs locaux. Une petite cabane vous servira du poisson grillé, salade, frites et thé pour quelques Euros si vous avez prévenu de votre arrivée.
Un peu tard sur la marée, je commençais rapidement une nouvelle fresque, pas aussi imposante que j’aurai voulu..mais je reviendrai, évidemment!
Et un dernier pour la route
Il me restait un dernier jour dans le coin pour une ultime fresque avant de revenir vers Marrakech et rentrer en France.
Les coefficients n’étaient plus aussi importants, et je choisissais de revenir à Moulay à seulement 20mn de route de chez Pascal avec l’intention de profiter du soleil et prendre un peu plus de temps sur place, la pluie du 1er jour m’ayant contraint à faire vite. C’était sans compter sur une panne de batterie (j’avais laissé les phare allumés toute la nuit) et après avoir perdu 1h à faire venir un garagiste avec des pinces j’arrivais à la plage, finalement bien en retard sur la marée qui remontait déjà!
Dans ces moments il est difficile de suivre un dessin complexe préparé, il faut faire vite pour avoir une photo à temps et j’improvisais en une grosse demie heure cette fresque, avec peu de remplissage qui demande du temps mais plus en lignes et en courbe. L’important et de savoir s’arrêter à temps, avoir trouvé l’harmonie générale dans l’oeuvre et vite immortaliser l’instant. Une première petite vague lécha un trait que je pu refaire, courir rejoindre un point de vue en hauteur et faire quelques photos en 3mn avant la seconde série. Le résultat fut pas si mal et un peu de pression peut parfois avoir ses avantages!
Avant de partir, je prélevais un peu de sable, comme sur toutes celles que je ratisse dans le monde, jetais un dernier coup d’oeil à mon oeuvre se faisant doucement engloutir et à cet environnement que je retrouverai, c’est sûr.
Le Maroc tiens toujours ses promesses d’une douceur de vivre, de paysages magnifiques, de senteurs, de saveurs et d’accueil chaleureux..
A bientôt alors!
Merci à Villa Janna pour l’accueil, My Art Gallery pour l’aide logistique, Pascal et Triskala pour l’accueil et les saveurs et Les Laboratoires de Biarritz pour leur produits.