Dépaysement et enchantement quotidien.
Cet été 2018, je suis parti en road trip avec mon amie, au Portugal pour découvrir plus en profondeur ce magnifique pays si proche. J’avais déjà passé une semaine il y a quelques années dans la région de Lisbonne mais en étais revenu avec un goût de trop peu tant les villes sont attractives, les paysages grandioses et les habitants accueillants et sympathiques.
3000 kms aller-retour au départ de Biarritz, nous avons pu voir pas mal de beaux endroits et il reste de quoi en faire largement autant!
Mon plan était de rentrer dans le pays par le nord-est (après une halte à Salamanque) dans la vallée du Douro jusqu’à Porto puis longer la côte jusqu’à la pointe de Sagres en Algarve. De là nous sommes remontés un peu sur la côte pour profiter des dernières plages, dont la dernière qui fut probablement la plus belle et couper en diagonale pour rentrer.
Douro et Porto
Si vous êtes malades en voiture, oubliez la vallée du Douro qui serpente en lacets sur des centaines de kms, sinon, privilégiez la partie de la route de vins qui est vraiment magnifique avec des vues surplombants ce fleuve tranquille. L’est de ce vignoble mondialement connu et façonné continuellement en terrasse depuis des siècles produit le vin de Douro et le fameux Porto ainsi que de l’huile d’olive. En se rapprochant de la capitale, on trouvera les vignobles du Vino Verde, un vin très clair, léger et pétillant, parfait pour l’apéro. Les villages blancs sont clairsemés sur les collines et vous trouverez nombre de Quintas (l’équivalent de nos châteaux) pour y déguster leur production.
Le fleuve qui se jette dans l’océan à Porto servait de voix navigable pour transporter les fameux breuvages. Aujourd’hui les quais sont réhabilités et l’explosion du tourisme fait fleurir les terrasses. Chaque grande marque de Porto offre un espace de visite, de restauration et de dégustation. Du roof top branché de Porto Cruz au très raffiné Taylors.
Nous avons adoré cette ville encore authentique mais en plein boom. Sûr que dans quelques années, elle aura changé de visage comme Lisbonne l’a déjà fait.
La côte et la découverte des plages.
Après Porto nous avons fait un petit stop fort agréable dans la Venise Portugaise, Aveiro à environ 80km au sud. Les Moliceiros qui baladent le touriste à travers les canaux de la ville ne sont pas sans rappeler les gondoles vénitiennes! Une ville colorée et pleine de charme où il y fait bon flâner et prendre son temps sur une terrasse en dégustant les pâtisseries locales (Ovos moles) qui bénéficient d’une appellation géographique protégée (IGP)..
Nous passerons la nuit au bord d’un lac bien agréable, seuls une fois les derniers baigneurs rentrés.
Etape suivante: Nazaré, agréable ville devenue mondialement connue depuis que la plus grosse vague au monde y ai été surfée. C’est depuis devenu le repère des surfers de grosses vagues qui s’y entraînent principalement l’hiver en attendant La vague. C’est face à un éperon rocheux surplombé par un fort avec une vue imprenable sur la ville au sud et les plages sans fin au nord, que se dresse par forte houle cette immense vague pouvant atteindre les 20 à 30m.
A l’heure du déjeuner, les odeurs des sardines grillées embaument les rues, surement autant que le linge qui sèche aux fils tendu au-dessus des ruelles. Presque devant chaque porte se trouve des petits BBQ destinés à ce met populaire tant apprécié.
Toujours pas de plages me permettant de réaliser une fresque jusqu’à présent. Je la trouverai après notre étape à Lisbonne où notre hôte se délestera de quelques bons conseils. Si vous passez un peu de temps à Lisbonne, n’oubliez pas de vous arrêter une bonne demie journée au minimum, à Sintra, à environ 40mn de la capitale. Nous regretterons de ne pas avoir eu assez de temps dans cette magnifique ville où d’immenses demeures rivalisent d’originalité et de richesse. Plusieurs châteaux se visitent, des siècles voire des millénaires d’histoire se chevauchent au milieu d’une végétation luxuriante. Coup de coeur assuré!
C’est finalement vers Vila Nova de Milfontes où mon râteau pourra s’exprimer pleinement. Ce village situé à l’embouchure d’une rivière offre plusieurs belles plages. Ceux qui n’aiment pas les vagues et les famille peuvent se baigner dans la rivière, juste avant l’assaut de l’océan, protégés par une avancée rocheuse qui forme une petite crique protégée. C’est un peu à l’écart, au pied des falaises plus au sud que je trouverai un petit coin de paradis, idéal pour y stationner mon camion, loin de la foule mais pas seul non plus et y passer la nuit . J’ai rapidement testé la zone, pas forcément idéal car le sable était un peu trop mou et le soleil couchant ne me laissera que très peu de temps. C’est le lendemain matin que je trouverai une jolie petite plage enclavée par de petites falaises pour ma première fresque. Voulant remplir au maximum l’espace, j’ai choisi un azulejos assez simple, le plus long étant de quadriller l’espace (toujours sans corde) pour y reproduire le motif.
Nous roulerons ensuite jusqu’à la pointe Sagres, battue par les vents et la houle. L’endroit, bien qu’il vaille le coup d’oeil, ne m’incita pas spécialement pour y rester et les falaises sont vraiment très hautes pour photographier une éventuelle oeuvre. On remontera se poser pour la nuit dans un petit port de pêche face à une belle plage prise d’assaut des surfers. Nous achèterons notre poisson frais au cul du bateau le lendemain matin avant de décliner l’offre d’un amical villageois de venir le griller chez lui et de rejoindre Odeicexe.
Un peu comme Vila Nova, ce charmant et paisible village se trouve en bord d’une rivière qui se jette un kilomètre plus loin dans l’océan.
C’est sur la plage nudiste, forcément moins peuplée que je trouverai ce petit recoin pour y dessiner rapidement ce dessin alors que la marée remontait déjà rapidement.
Je suis reparti frustré car l’endroit offrait plusieurs plages propices et de belles opportunités de photos mais le meilleur restait à venir!
J’utilise beaucoup Google Earth quand je voyage en camion. Quand je ne suis pas au bord de l’océan je cherche souvent des étendues d’eau pour y passer la nuit comme des lacs, des barrages. C’est comme ça que je trouve aussi de belles plages pour y laisser une oeuvre effet-mer et repartir avec quelques photos.
Avant de quitter le littoral, nous voulions encore profiter de l’océan et si possible faire une dernière fresque pour moi.
La côte sud ouest portugaise, particulièrement la côte de l’Alentejo où l’on passera le plus de temps et l’Algarve, offre quantité de beaux endroits mais j’avais repéré cette plage qui me semblait parfaite: pas trop grande, un peu cachée, surplombée par des falaises. Il faut quitter la route principale de Cavaleiro pour cheminer 1 ou 2 kms sur une route de terre avant de se garer littéralement à flanc de falaise. A première vue on n’imagine pas que se cache plusieurs plages à cet endroit ni comment y descendre. Un escalier est taillé dans la roche, un peu abrupte mais quand même accessible. En revanche je ne trouverai pas l’accès des autres plages plus au nord. Un sentier longe cette côte offrant une balade incroyable avec une vue à couper le souffle. Les couleurs passent du blanc à l’ocre du à la présence de fer (qu’on peut sentir dans le poids de certaines pierres) avec des concrétions formées par l’érosion, un peu comme des stalagmites. En contre-bas, l’océan frappe encore et encore, inlassablement, pour extirper de cette roche qui lui fait barrage, de petits grains sur lesquels je viendrai ensuite dessiner!
Vers 19h, les quelques voitures qui avaient pu stationner là repartent en nous croisant, une bière à la main et 2 jolis bars qui grillaient sur mon BBQ portable. Pas un seul ne passera sans nous sourire, puis nous saluer, puis nous féliciter avec un grand sourire comme si nous avions trouvé le graal du bonheur..A vrai dire, ça y ressemblait vraiment!
Une dernière étape par la ville d’Evora le lendemain, sous plus de 40° qui me faisait regretter cette côte océanique. Le lac que j’avais trouvé pour camper le soir fut fort appréciable pour une petite baignade nocturne mais les nués de moustiques qui bourdonnaient autour de nous ne devaient pas avoir manger depuis trop longtemps et nous forcèrent à nous réfugier dans le camion, toutes fenêtres fermées alors qu’il devait encore faire une bonne trentaine de degrés!
J’espère vous avoir fait voyager un peu avec moi à travers ce résumé de notre road trip.
A bientôt en éspérant pouvoir vous raconter un nouveau voyage!